Interview croisée : La famille KLÉ (Mathias, Monique et Sophie)

Le foot, l’ASEC Mimosas, une affaire de famille

Sophie (défenseur centrale), Monique (ailière droite) et Mathias (défenseur central) ont la particularité d’être frère et sœurs ayant une histoire commune avec l’ASEC Mimosas. Sophie et Monique ont fait partie de la première génération de l’équipe féminine de l’ASEC Mimosas. Quant à Mathias, leur aîné, lui a évolué avec l’équipe masculine de football. Interview croisée.


Comment êtes-vous arrivés à l’ASEC ?

Sophie: Je n’étais qu’une gamine et j’apercevais des filles s’entrainer, jouer au football au niveau de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports. Moi, je jouais juste pour le plaisir dans le quartier quand un beau jour on m’a fait part de l’existence d’une équipe nommée SIREM FC. Je me suis inscrite et c’est ainsi que je me suis retrouvée dans cette équipe et plus tard avec les Mimos qui ont absorbé cette formation.

 

Monique: J’arrive à l’ASEC Mimosas par le biais de ma petite sœur Sophie. Je revenais de vacances en 1986 quand cette dernière m’a parlé de l’existence de SIREM FC présidée à l’époque par Yaya ADEBAYO. Cette équipe a été en quelque sorte un centre de formation pour moi. Aussi, quand SIREM FC a changé de dénomination pour devenir l’équipe féminine de l’ASEC Mimosas, je suis devenue de facto joueuse de l’équipe féminine des Jaune et Noir.

 

Mathias: Je suis arrivé à l’ASEC Mimosas en 1983 par amour pour les couleurs Jaune et Noir et après un test de recrutement au Stade Robert CHAMPROUX, sous la houlette du coach SYLLA Mamadou dit Bab Chérif. Ce dernier avait pour adjoint le coach BAMOGO Boukaré.

 

Comment la famille a-t-elle accueilli votre choix collectif de faire carrière dans le football ?

Monique: C’est avec joie que ma famille, notamment notre père a accueilli nos choix d’évoluer dans le domaine du football. On est une famille de sportifs. En son temps, notre aîné KLE Weuli Mathias était déjà sociétaire de l’ASEC Mimosas ce qui était une fierté et on a décidé de suivre ses traces.  Nous avions la bénédiction de notre père.

 

Mathias: Nous sommes une famille de footballeurs. Les parents ont été très favorables à notre choix, ce qui a d’ailleurs facilité notre tâche à l’ASEC Mimosas. Je vous apprends que mon jeune frère KLE Saley, aujourd’hui artiste chanteur a joué au Stade d’Abidjan puis à l’Africa Sports d’Abidjan.

J’ai été le premier à intégrer l’ASEC Mimosas. Après trois ans passés dans le centre de formation, j’ai été promu en équipe première. Mes petites sœurs Monique et Sophie sont arrivées quelques années plus tard avec l’équipe féminine.

 

Sophie: La famille a été un vrai soutien, on était une famille de sportifs. Presque tout le monde jouait au football. Certains de nos proches nous reprochaient de choisir un métier qui était à l’époque la chasse gardée des Hommes. Pour notre papa, c’était plutôt une fierté de voir ses enfants évoluer dans un club comme l’ASEC Mimosas.

 

Quel a été votre parcours avec l’ASEC Mimosas ?

Mathias: J’ai eu un parcours honorable, en particulier au centre de formation où j’ai été 3 fois champion de ma catégorie et remporté de nombreux trophées pendant différents tournois. En équipe première, j’ai été finaliste de la Coupe nationale en 1986.

 

Sophie : J’ai fait l’essentiel de ma carrière à l’ASEC Mimosas jusqu’à ce que ma mère tombe malade dans les années 2000.

 

Monique : J’ai fait pratiquement toute ma carrière à l’ASEC Mimosas. J’ai commencé à SIREM FC devenu plus tard ASEC Mimosas et quand la Section féminine a été supprimée, j’ai été recrutée par le club Espoir de Koumassi avec lequel j’ai joué entre 1998 et 1999 avant de raccrocher définitivement les crampons en 2000.

 

Quel est le plus beau souvenir que vous gardez de votre passage au club ?

Monique: Oh là… Il y en a plusieurs. Mais je garde en mémoire un tournoi des équipes féminines, à Daloa. Notre match face à l’équipe ghanéenne fut une rencontre folle. Je pense que ce fut le meilleur match de ma carrière. Ce match reste à jamais gravé dans ma mémoire. Autre beau souvenir, le duel contre la même équipe ghanéenne en levée de rideau du match ASEC Mimosas - Ashanti Kotoko en 1992. Ce sont pour moi, des souvenirs inoubliables.

 

Sophie : Le même match évoqué par ma sœur Monique en levée de rideau de la rencontre ASEC Mimosas - Ashanti Kotoko et cet autre match livré contre les Carpes Rouge de San Pedro dont je ne me souviens plus la date, mais j’en garde de très beaux souvenirs.

 

Mathias : Mon plus beau souvenir remonte à mon premier match officiel disputé à la dernière journée du championnat en 1985 face à l’Africa Sports, au Stade Félix HOUPHOUET-BOIGNY où nous avons gagné sur le score de 2 buts à 1.

 

Quelle est votre actualité ?

Monique : Je mène une activité libérale dans le domaine du commerce.

 

Sophie : Tout comme Monique, je suis également dans le commerce.

 

Mathias : Depuis près de 18 ans, je travaille dans l’encadrement à l’Académie MimoSifcom, le centre de formation de l’ASEC Mimosas.

 

Que pensez-vous de la renaissance de la section féminine de football de l’ASEC Mimosas?

Monique : J’ai été ravie de l’apprendre sur les médias du club et les réseaux sociaux. J’aurais aimé pouvoir intégrer l’équipe si le temps n’était pas passé. Mais je peux toujours aider d’une autre façon. Pourquoi ne pas me donner la possibilité d’intégrer le staff technique de la nouvelle équipe féminine conduite par KOUDOUGNON Adélaïde ? Bien sûr si la direction de l’ASEC mimosas veut bien me faire confiance.

 

Sophie : Très bonne initiative. J’ai encore de très bons restes. Au village, il m’arrive de jouer avec de jeunes. Je participe également aux matchs de gala organisés chaque année en l’honneur des femmes, à l’occasion de la fête des mères. Grâce à mes prouesses, on me surnomme «Maman Drogba». J’espère que la direction de l’ASEC Mimosas pensera à nous les devancières, soit pour une rencontre, soit pour nous permettre d’intégrer le staff de la grande sœur KOUDOUGNON Adélaïde. Ce serait un honneur d’apporter notre modeste contribution à l’édifice féminin Mimosas.