De la stabilité
À une époque où le
changement est devenu la norme dans le monde du football, la stabilité
apparaît de plus en plus comme un facteur de performance et de réussite durable.
Dans un environnement où tout va vite, où les entraîneurs ne restent en moyenne
qu’une année en poste dans les cinq grands championnats européens (et encore
moins en Ligue 1 ivoirienne), les exemples de longévité deviennent des
exceptions… mais des exceptions précieuses.
La stabilité ne
signifie pas immobilisme. Elle repose sur
la capacité d’un club à conserver une vision cohérente, portée par des hommes
et des femmes qui connaissent profondément ses valeurs, ses pratiques et son
histoire. Cette continuité permet d’installer une culture de la performance sur
le long terme, au-delà des résultats immédiats.
De nombreux cas
célèbres illustrent cette logique et celui de Diego Simeone à l’Athletico de Madrid vient immédiatement à
l’esprit depuis qu’Arsène Wenger,
Alex Ferguson ou Guy Roux ont quitté leurs postes. Bien
sûr, la réussite d’un club ne dépend pas uniquement de la longévité d’un
entraîneur. Mais ces figures montrent que la fidélité à une vision, incarnée
dans le temps par des hommes forts, peut être une formidable source de stabilité
et donc de performance. Les dernières données statistiques nous indiquent que
2/3 des entraîneurs dans le monde (65.6%) sont en place depuis moins d’une
année. Ainsi, en Serie A italienne, seuls 2 entraîneurs (sur 20) sont en poste
depuis plus d’un an (Gasperini
à l’Atalanta Bergame et Simone Inzaghi
à l’Inter de Milan).
Chez les joueurs
aussi, la stabilité devient une rareté. Attirés par des contrats plus
alléchants, beaucoup quittent rapidement leur club formateur. Pourtant, ceux
qui marquent durablement l’histoire sont souvent ceux qui sont restés fidèles à
une seule tunique : Francesco Totti,
Paolo Maldini, Carles Puyol, Ryan Giggs… Ces « hommes d’un seul club » incarnent, plus que
d’autres, une forme d’héritage et d’identité forte.
Mais au-delà de la
longévité individuelle, c’est bien la stabilité collective qui fait la
différence. Les études de l’Observatoire du football à Lausanne montrent
chaque année qu’il existe une forte corrélation entre la stabilité des
effectifs et les résultats sportifs. Entre 2009 et 2017, le Bayern Munich et le
FC Barcelone figuraient parmi les clubs ayant le moins changé leur effectif —
et leurs performances ont été à la hauteur de cette constance.
Dans cette logique, la
meilleure recrue n’est plus forcément celle qu’on va chercher à prix d’or chez
un concurrent, mais bien le joueur performant que l’on parvient à conserver.
L’ASEC Mimosas
illustre parfaitement cette réalité. La stabilité y est une culture, un
fondement qui va bien au-delà du visage visible de son Président, Me Roger Ouegnin. Dans toutes les strates du
club, de nombreux hommes et femmes œuvrent depuis plus de 30 ans au service du
jaune et noir. Cette fidélité collective est l’un des secrets de la régularité
et de la compétitivité de l’ASEC, saison après saison. Qu’ils siègent au
Conseil d’administration ou qu’ils participent au quotidien du club, ils
incarnent une mémoire vivante et une exigence constante.
Cette
stabilité est l’un des piliers de la réussite de l’ASEC Mimosas. Elle n’exclut pas les évolutions nécessaires, mais elle
permet d’aborder les changements avec sérénité et maîtrise. Dans un monde
pressé, choisir la fidélité, c’est aussi choisir la solidité.
Benoît
YOU