La notion de « séquence » : comprendre le temps qui façonne les dynamiques
Depuis quelques
années, le mot séquence s’est imposé dans le langage politique, médiatique ou
sportif. Il traduit l’idée que la vie des institutions, des équipes ou des
hommes publics ne se déroule pas de manière linéaire, mais par périodes
distinctes, chacune marquée par un enchaînement d’événements, de décisions et
de perceptions qui forment un tout cohérent.
Une séquence, c’est
un moment du récit, une phase de la trajectoire, souvent caractérisée par une
tonalité particulière — euphorique ou morose, ascendante ou descendante.
En politique, une
séquence favorable est celle où la dynamique du pouvoir, les initiatives et la
communication convergent pour donner le sentiment d’un mouvement maîtrisé et
porteur. À l’inverse, une séquence difficile survient lorsque les signaux
faibles s’accumulent : une parole mal perçue, une décision contestée, une
conjoncture défavorable, ou simplement l’usure du temps.
Le même raisonnement
s’applique au sport de haut niveau, où la performance, la confiance et les
émotions collectives obéissent à ces cycles aussi naturels qu’inévitables.
L’ASEC Mimosas
traverse aujourd’hui l’une de ces séquences délicates, où s’enchaînent
résultats négatifs et propos mal compris, parfois prononcés sous le coup de la
colère ou de la frustration. Ce n’est ni la première ni la dernière : tout
grand club, fort de son histoire et de ses ambitions, connaît ces moments de
flottement — non comme un signe de faiblesse, mais comme une étape du mouvement
permanent vers l’excellence.
Reconnaître la
séquence, c’est déjà se donner les moyens de la maîtriser : comprendre ce qui
l’a déclenchée, ce qu’elle révèle et comment elle peut être retournée en levier
pour rebondir. Une séquence difficile n’est jamais une fin en soi, mais une
phase de maturation, parfois nécessaire pour corriger, ajuster, reconstruire
une dynamique plus solide. C’est dans la lucidité et la cohérence collective
que s’opère cette transition vers une nouvelle séquence, plus favorable, plus
conquérante.
Dans notre monde
hypermédiatisé, la plus grande difficulté consiste à demeurer lucide pendant
ces périodes et à distinguer l’essentiel du superficiel. Car tout, dans la vie
d’un club, n’est pas bon ou mauvais ; pourtant, tout finit par être perçu à
travers la couleur dominante de la séquence du moment.
Le meilleur moyen de mettre fin à la séquence
actuelle et d’en enclencher une plus positive passe par le terrain : les
victoires et les actions concrètes. Les prochaines échéances — face au Stella
pour les garçons, à Koria pour les filles, avant d’affronter l’ogre africain du
TP Mazembe — seront, à ce titre, bien utiles.
Benoît
YOU