L’empreinte d’un entraîneur
Lorsqu’un
entraîneur reste plusieurs saisons à la tête d’une équipe, il devient plus
facile de distinguer sa patte. On reconnait aisément le style de Guardiola, d’Enrique ou de Ferguson. Sans comparer notre coach
à ces géants, il est clair qu’avec Julien Chevalier, certaines constantes se
dégagent au fil du temps.
La
première est sans doute la recherche constante de l’investissement prioritaire
pour le collectif, construit à partir d’un équilibre défensif essentiel. Ce
n’est sûrement pas un hasard si, lors des six dernières saisons où Julien Chevalier a dirigé notre équipe,
nous avons terminé avec la meilleure défense de la compétition à 4 reprises (et
à la 2ème place de ce classement lors des 2 autres saisons).
Certains
critiques soulignent un excès de prudence. Mais le coach fixe un cadre clair,
afin d’organiser l’expression générale du collectif et de ses individualités,
l’adaptant ensuite par une fine analyse des forces et faiblesses de
l’adversaire pour aborder les rencontres, comme il l’a rappelé récemment après
la victoire face au Stade d’Abidjan.
Comment
reprocher à une équipe de bien défendre ? Marquer des buts reste évidemment
essentiel, mais cet aspect dépend souvent davantage du talent individuel et de
la prise de décision des joueurs offensifs que du rôle direct de l’entraîneur.
Pour illustrer ce propos, nous pouvons en ce sens reprendre la formule de
l’entraîneur écossais Sir Alex Ferguson
: « les attaquants gagnent des matches… les défenses gagnent des
championnats ».
Un
autre aspect fort du travail de Julien Chevalier
est l’accompagnement des joueurs dans leur progression. Chaque saison, de
nombreux nouveaux venus intègrent l’effectif. La raison est connue : il est
difficile de retenir nos meilleurs talents face aux sollicitations de clubs
étrangers aux moyens supérieurs. Chaque recrutement est un pari. Le staff se
demande toujours si le joueur sera capable de gagner sa place dans un
environnement plus exigeant qu’ailleurs.
Depuis
l’arrivée de Julien Chevalier,
nous observons que les recrues ont besoin de temps pour s’adapter à la charge
de travail et aux exigences des matches de compétitions sous le maillot de
l’ASEC Mimosas. Ce processus peut prendre plusieurs mois, parfois même
plusieurs saisons. Mais les exemples de réussites sont nombreux : Ki Aziz Stéphane, Zouzoua Pacôme, Bada Arthur, Konaté
Karim, Oura Anicet, Tra bi Anthony ou encore Zougrana Mohamed ont connu une
première saison discrète avant de s’imposer comme des leaders sur le terrain.
Cette
saison encore, nous voyons émerger de jeunes joueurs qui entament leur deuxième
année parmi nous. Souhaitons-leur de suivre le chemin de leurs aînés. Quant aux
nouveaux arrivés, ils doivent s’accrocher, travailler sans relâche et croire en
leurs chances.
Une
des clés de notre coach, pour réussir ces « paris », est l’attention
portée à pousser sans relâche chaque joueur, titulaire, mais surtout
remplaçants ou non-retenus, dès le lendemain de chaque rencontre et durant
toute la semaine, pour n’abandonner personne. On a pu l’observer encore lors du
match face au Stade d’Abidjan au cours duquel, un joueur que l’on pouvait
penser écarté après les 2 victoires initiales obtenues sans son concours, est
entré dans le groupe directement comme titulaire, et a été l’auteur d’une
performance décisive pour le collectif.
La
lumière n’est jamais si loin : mais elle se mérite par l’effort et la
persévérance.
Tout
est possible à celui qui s’en donne les moyens. Le staff est là pour les
accompagner.
Mais, ensuite, à eux de jouer sur le
terrain.
Benoît YOU