Le bilan est en-deçà de nos prévisions
INTERVIEW TAYORO Franck-Timothée (Président du CNACO)
Pour
le président du CNACO, TAYORO Franck-Timothée, la saison 2024-2025 aura été un
exercice pénible pour sa structure. D’autant plus que les belles promesses de
mobilisation à l’entame de la saison furent un feu de paille pour diverses
raisons. « Le CNACO a vécu une saison mi-figue mi-raisin. Le bilan du CNACO est
en-deçà de nos prévisions », justifie-t-il dans cet entretien bilan de la
saison 2024-2025.
La saison s’est achevée il y a environ 1 mois. Comment
jugez-vous le bilan d’ensemble ?
Vous savez que l’ASEC Mimosas est un club bien
compartimenté. Et chaque entité est bien cloisonnée par des règlementations
quant à son organisation, son fonctionnement et son contrôle. Aussi,
l’immensité de notre tâche au CNACO ne nous laisse pas vraiment de temps pour
analyser et commenter les résultats. Les retombées au terme de notre saison ne
sont pas nulles. Notre équipe féminine a réussi un exercice parfait, en
décrochant le titre de champion de Côte d’Ivoire. L’équipe fanion n’a certes
pas remporté de lauriers, mais a eu le mérite de finir la saison sur des
chapeaux de roue. Notre section volleyball est dans une belle forme et bien
partie pour réaliser le doublé. Bref ! Voilà un bilan qui réjouit, quand on ne
se limite pas à une seule entité du club. Pour le reste, le Conseil
d'Administration dans son ensemble, fera un bilan à l'Assemblée Générale
Ordinaire.
Ce même sentiment anime-t-il tous les supporters ?
L’Actionnaire qui prend le club dans sa globalité, ne peut
pas ne pas saluer notre saison. Mais nous comprenons toutes ces personnes qui
se limitent aux résultats de l’équipe fanion. C’est la vitrine du club. Et nous
voulons qu’elle brille en tout temps. Ce ne fut pas le cas cette saison. C’est
vrai. Mais il y a des raisons, comme notre belle fin de Ligue 1, de ne pas
blâmer tout ce qui a été fait.
Parlons à présent du bilan du CNACO. Comment le jugez-vous
?
Le CNACO a vécu une saison mi-figue mi-raisin. Nous avons
en effet débuté la saison de la bonne manière avec un réel engouement. Nous
avions de belles promesses qui nous ont même fait rêver par moment.
Malheureusement, en cours de saison, quand les résultats ont commencé à
décliner, des supporters ont oublié leur mission, leur devoir de pousser le
club dans les difficultés. Ce qui a eu pour conséquence principal, l’abandon
des tribunes et le retour des critiques acerbes. Notre bilan du CNACO est
en-deçà de nos prévisions, en ce qui concerne la mobilisation dans les
tribunes, aux côtés de nos équipes. Il nous faudra donc réinventer notre
mobilisation.
Est-ce à dire que tout n’a été que déception, au CNACO,
cette saison ?
Heureusement non. Nous ne sommes pas déçus, Pas pour un
passage à vide qui est une réalité connue de tous les sportifs. A titre de
comparaison, l’immense Real Madrid n’a rien gagné cette saison. Notre saison
n’a pas été fameuse mais notre situation n’est pas du tout alarmante au
point d’en être déçu. Mieux nous avons
des raisons de satisfaction. D’autant plus que notre équipe a su reprendre du
poil de la bête et a fini la saison en force, rassurant pour l’avenir. Côté
mobilisation, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur un noyau
d’inconditionnels. Des supporters qui restent fidèles à l’équipe quels que
soient les résultats.
Cette faible mobilisation dans les tribunes lors des matchs
de l’ASEC Mimosas ne peut-elle pas être perçue comme un échec ?
Ne nous voilons pas la face. La mobilisation dans les
tribunes n’a pas été à la hauteur de nos attentes. En effet, suite à notre
relative belle campagne en Ligue des Champions 2023-2024, nous espérions un
engouement au niveau des supporters lors de l’exercice que nous bouclons
actuellement. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, en dépit d’un frémissement
en début de saison. Quand les difficultés ont commencé et que notre équipe
fanion a tangué, le public s’est effrité et clairsemé. Mais, des inconditionnels
dont le Mur Jaune, sont restés omniprésents aux côtés des joueurs. Pour
dire qu’il n’y a pas eu d’échec à ce niveau. Nos équipes n’ont jamais été
abandonnées par le CNACO et une frange d'Actionnaires. Avant d’en demander
plus, il faut reconnaitre ce qui est fait. Et nous saluons tous ces
inconditionnels qui ont su braver les difficultés pour constituer le 12e
Mimos.
Honnêtement, le Mur Jaune n’est-il pas l’exception qui fait
miroiter encore un public mimosas ?
Avant de parler du Mur Jaune, je tiens à saluer le
sacrifice de ces supporters restés fidèles au club et présents spontanément et
régulièrement dans les tribunes et pousser nos joueurs. Quant au Mur Jaune,
je ne peux que lui tirer le chapeau. Jamais, il n’a abandonné. J’en remercie
tous les membres et responsables pour cette relation fusionnelle qu’ils
entretiennent avec nos équipes. Car, figurez-vous que le Mur Jaune est
là pour toutes les équipes mimosas, quelle que soit la discipline. Et, nos
animateurs ont bien campé ce rôle en étant présents aux côtés des footballeurs
et footballeuses. Au volleyball, le chevauchement des calendriers n’a pas
facilité leur présence aux côtés de l’équipe. Mais, ils auront l’occasion de le
démontrer lors des finales du Championnat national et de la Coupe nationale que
l’ASEC Mimosas disputera dans les prochaines semaines.
Le Mur Jaune n’est-il pas aussi un atout sûr dans la
mobilisation des supporters ?
Bien sûr que notre groupe officiel d’animation, le Mur
Jaune est un gros atout dans la mobilisation et la remobilisation des
supporters. Son premier Responsable, Ali ELAYAN, ses collaborateurs et
tous les membres sont des inconditionnels de l’ASEC Mimosas, peu importe la
discipline. Notre souhait est qu’il impacte positivement les comités, afin que
chaque Actionnaire fasse sien son slogan : « On n’abandonne jamais ! ».
Heureusement, cela se passe déjà relativement bien avec la présence fusionnelle
dans le Mur Jaune, de certains comités comme Bonheur Route de
Grand-Bassam ou encore Anouanzê de Cocody. Notre souhait est qu’il ait plus
d’entente, voire de cohésion entre les organes pour réussir parfaitement à
former un Mur Jaune compacte et solide.
Il y a aussi la mobilisation générale des supporters. Quel
bilan faites-vous de cette mission, au cours de cette saison 2024-2025 ?
A ce niveau, il ne s’agit pas d’une mission ponctuelle dont
on peut dresser le bilan tout de suite. C’est une opération de longue haleine
qui est très exigeante. Il faut de la diplomatie, de la persévérance, de la
témérité et de la patience pour arriver à faire comprendre aux supporters leur
véritable place et rôle dans le fonctionnement du club. Et une fois cela fait,
le reste n’est que formalité. Et on peut être sûr de disposer d’un public
fidèle qui n’est pas assujetti aux résultats. Des supporters qui savent que
leur place est derrière leurs équipes et aux côtés de leurs dirigeants. Et que
leur rôle est de donner de la voix pour pousser les joueurs à surmonter les
plus gros obstacles. Mais aussi, et avant tout, que leur missions est de
s’organiser pour permettre aux clubs de disposer d’une population nombreuse à
même d’aider à inciter les sponsors et autres annonceurs à accompagner le club
dans son développement. Voilà le gros boulot que les organes centraux, à
savoir, les Zones et le Pôle numérique poursuivent méthodiquement.
Le CNACO n’est-il pas déjà un exemple dans ce domaine de la
mobilisation ?
Le CNACO a réussi une mobilisation exceptionnelle, de
l’avènement du PCA Me Roger OUEGNIN et son Conseil d’Administration en
novembre 1989, jusqu’au début des années 2000. Puis, des raisons extérieures au
club voire au domaine sportif ont fini par faire tomber la fièvre. Mais le
CNACO est toujours au travail. Et c’est vrai que la situation est de plus en
plus difficile, mais il y a des raisons d’espérer des lendemains meilleurs.
D’autant plus que l’actualité n’est pas alarmante. Nous parviendrons à raviver la
flamme mimosas chez les supporters.
Concrètement les résultats insuffisants de l’équipe fanion
ne justifient-ils pas l’hésitation voire le recul des supporters ?
Absolument ! C’est triste. Mais c’est le constat. Et il ne
peut être caché. Cette situation ne nous plaît pas. Et elle ne saurait réjouir
personne. Car le supporter doit être aux côtés de son équipe pour le meilleur
comme pour le pire. C’est d’ailleurs quand on est dans le pire que le club a
plus besoin de ses supporters. Ceci pour dire que les gradins clairsemés ou
vides font plus de mal aux joueurs. Si des supporters pensent ainsi inciter les
joueurs à la révolte, qu’ils sachent que leur défection ne peut que produire
l’effet contraire. L’enfant délaissé par ses parents suite aux échecs finit par
se résigner, faute de pression, de soutien et d’accompagnement.
Est-ce le même constat concernant la formation des comités
?
C’est une suite logique. Il faut d’abord raviver la flamme.
Ce travail est bien fait par les Zones et Pôle numérique, dans leurs
différentes juridictions, avec l’identification de points focaux et les
regroupements de sympathisants en comités ad hoc. Des structures chargées de
travailler à la réunion des conditions de leur existence en tant que comités
d’Actionnaires. Progressivement, on arrivera, étape par étape, à redonner aux
supporters l’envie de se constituer en comités. D’ores et déjà, des intentions existent
et augurent d’un lendemain meilleur.
Combien de comités compte le CNACO, à ce jour ?
Des procédures sont en cours de finalisation. Un point plus
exhaustif sera fait, lors de l’Assemblée Générale Ordinaire de l’ASEC Mimosas,
le 13 juillet prochain. En attendant, nous avoisinons la soixantaine de
comités. Soit 4 nouveaux comités en 1 an. C’est peu, je l’avoue. Les crises qui
ont secoué la Côte d’Ivoire ont fini par changer les habitudes et priorités.
Notre plus grande mission est de mobiliser voire de remobiliser les nombreux
supporters de l’ASEC Mimosas à la cause du club. C’est un travail progressif et
méthodique. Toutefois, nous saluons au passage la Zone Centre-Nord conduite par
DJIRA El Hadj Malick, qui a réussi à mettre sur pied 3 comités, dans la
région du Gbêkê. Pour le reste, des points focaux sont identifiés et des
comités ad hoc mis sur pieds travaillent dans diverses localités sous la
juridiction des Zones et Pôle numérique en vue d’accroitre le nombre de comité.
Comme indiqué plus haut, c’est plus un travail de longue haleine, qu’une course
de vitesse. Pour le moment, nous saluons les efforts des uns et des autres,
avec la foi que des campagnes de proximités sortiront des comités
d’Actionnaires et des membres actifs individuels.
Justement combien de membres actifs individuel comptez-vous
?
Au terme de l’article 8 nouveau du Cadre juridique du
CNACO, « Est Membre Actif Individuel (M.A.I.), toute personne qui adhère, en
son seul nom, à l’association ASEC MIMOSAS, en s’acquittant du droit d’adhésion
indivisible de deux cent cinquante mille (250.000) FCFA. » Il s’agit donc
d’une personne qui adhère seule. Nous en avons eu une dizaine au cours de cette
année. C’est important pour le club et nous encourageons les sympathisants qui
le peuvent à devenir des membres actifs individuels. Mais nous exhortons plus les
uns et les autres à se constituer en comité pour être plus nombreux aux
différentes activités et dans les tribunes.
Quel regard portez-vous sur les organes centraux à savoir
les Zones et le Pôle numérique ?
Je tiens à féliciter les Responsables de Zones et du Pôle
numérique, ainsi que leurs équipes respectives. Sans de gros moyens, ils
abattent un travail colossal, sur un terrain aussi vaste que compliqué. Ce qui
en relativise la portée. Je leur en suis reconnaissant. Dans les tout prochains
jours nous analyserons ensemble leurs rapports d’activités et verrons ce qu’il
faudra faire pour être plus efficace à l’avenir. En attendant, je tiens à
saluer leur dévouement, leur sens de loyauté et de devoir vis-à-vis de l’ASEC
Mimosas que nous servons tous.
A trois semaines de l’Assemblée Générale Ordinaire de
l’ASEC Mimosas, quel appel lancez-vous aux supporters ?
Il
n’y a pas d’appel spécial à lancer. D’autant plus que la convocation est
largement diffusée, depuis 4 semaines maintenant. Qu’à cela ne tienne, le CNACO
invite les Actionnaires, en comités ou individuels, à prendre toutes les
dispositions pour participer massivement à l’Assemblée Générale Ordinaire de
l’ASEC Mimosas, le dimanche 13 juillet 2025. Cette rencontre est une exigence
des statuts de toute association normale et respectueuse des textes, comme
l’ASEC Mimosas. Les résultats, qu’ils soient bons ou pas, ne devraient donc pas
entraver sa tenue. Un grand moment de communion entre le Conseil
d’Administration et les Actionnaires, l’occasion, par excellence, pour faire
ensemble le bilan de la saison écoulée et préparer celle à venir. C’est notre
rendez-vous annuel, prescrit par nos textes, pour réfléchir et construire
ensemble notre club de cœur. Aucun Actionnaire n’a le droit de rester pas en
marge.